Qu’est-ce qu’un ransomware, concrètement ?
Imaginez qu’un matin, en allumant votre ordinateur, un message s’affiche : tous vos fichiers — documents de travail, devis clients, comptabilité, photos personnelles — sont désormais inaccessibles. À leur place, une fenêtre menaçante vous informe que vos données ont été chiffrées. Pour les récupérer, vous devez payer. En bitcoin. Dans les 72 heures. Sinon, tout sera supprimé ou divulgué.
C’est exactement ce que provoque un ransomware — littéralement, un logiciel de rançon. Il s’agit d’un programme malveillant conçu pour prendre en otage vos fichiers, vos serveurs, voire l’ensemble de votre système d’information, en échange d’une somme d’argent. Le principe est simple, brutal, et terriblement efficace : rendre vos données inaccessibles par un chiffrement complexe, puis exiger un paiement pour en restituer l’accès.
Dans certains cas, les cybercriminels vont plus loin. Ils volent les données avant de les chiffrer, menaçant ensuite de les publier ou de les revendre si la rançon n’est pas réglée. Cette double extorsion rend le chantage encore plus redoutable, notamment pour les entreprises traitant des informations sensibles.
Autrefois marginal, le ransomware est aujourd’hui l’une des menaces les plus lucratives du cybercrime. Et ce n’est plus une affaire de grandes multinationales : les PME sont désormais en première ligne, souvent moins protégées mais tout aussi dépendantes de leurs données.
Pour mieux comprendre les différentes formes de menaces informatiques, vous pouvez consulter cet article détaillant les différentes catégories d’attaque informatique.
Comment les ransomwares s’infiltrent-ils dans votre entreprise ?
Comprendre leur mode d’entrée est essentiel pour mieux s’en protéger. Et malheureusement, ils savent se faufiler là où on les attend le moins.
La force des ransomwares réside dans leur discrétion. Ils se glissent là où la vigilance est faible. Voici les vecteurs les plus fréquents :
- Les e-mails piégés : un PDF en apparence inoffensif, un lien pressant à cliquer… et le mal est fait.
- Les pièces jointes malicieuses : factures falsifiées, CV truqués, fausses notifications bancaires.
- Les vulnérabilités logicielles : un système pas à jour, et une faille peut être exploitée sans clic.
- Les connexions RDP mal sécurisées : une porte d’entrée directe pour les pirates.
Et dans près de 9 cas sur 10, l’élément déclencheur est… l’humain. Une erreur, une inattention, une curiosité mal placée, et c’est tout le système qui peut vaciller.
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Pourquoi les PME sont-elles des cibles de choix ?
Si les ransomwares exploitent si facilement les failles humaines, c’est parce que certaines structures sont plus vulnérables que d’autres. Et les PME, souvent, cumulent les handicaps.
Il serait tentant de croire que les cybercriminels ne s’intéressent qu’aux grandes entreprises. C’est faux. En réalité, les PME cumulent les vulnérabilités :
- moins de moyens pour sécuriser leurs infrastructures ;
- peu ou pas de politique de cybersécurité formalisée ;
- des sauvegardes souvent incomplètes ou obsolètes ;
- et surtout, une confiance naïve dans le “ça n’arrive qu’aux autres”.
Selon une étude de KonBriefing*, les administrations publiques française ont été touchés 17 fois lors du second trimestre 2022. Ce chiffre est en augmentation de 90% par rapport au trimestre précédent, soulignant l’importance de la mise à jour des logiciels.
Quels sont les types de ransomwares les plus fréquents ?
Avant de penser à la protection, il est utile de savoir ce à quoi on a affaire. Car tous les ransomwares n’ont pas le même visage ni les mêmes méthodes. Certains ne cherchent qu’à faire peur, d’autres à extorquer de l’argent de manière structurée :
- Scareware : de fausses alertes de sécurité qui incitent à payer pour “nettoyer” son PC.
- Screen lockers : ils bloquent l’accès à l’interface utilisateur, affichant un écran de rançon.
- Crypto-ransomware : le plus redouté, il chiffre vos fichiers et rend leur récupération impossible sans clé.
- Double extorsion : non seulement vos données sont chiffrées, mais aussi volées pour une menace de diffusion.
Afin de protéger votre entreprise contre ce type de menace, vous pouvez consulter cet article pour découvrir comment se protéger d’une cyberattaque.
Comment se protéger efficacement contre les ransomwares ?
Heureusement, tout cela n’est pas une fatalité. Il existe des solutions concrètes et accessibles pour limiter considérablement les risques.
1. Renforcer les protections techniques
- Installez un antivirus professionnel à jour sur tous les postes.
- Mettez en place un pare-feu d’entreprise adapté à votre usage.
- Appliquez systématiquement les mises à jour de sécurité (OS, logiciels, plugins).
- Désactivez les connexions RDP inutiles ou sécurisez-les avec une authentification forte.
- Limitez les droits administrateurs aux utilisateurs qui en ont réellement besoin.
2. Mettre en place une stratégie de sauvegarde solide
- Sauvegardez régulièrement vos données sur un support hors ligne ou dans un cloud sécurisé.
- Vérifiez que vos sauvegardes sont fonctionnelles (test de restauration).
- Appliquez la règle du 3-2-1 : 3 copies, sur 2 supports différents, dont 1 hors ligne.
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3. Sensibiliser et former les utilisateurs
- Organisez des ateliers de sensibilisation aux bonnes pratiques.
- Apprenez à reconnaître les e-mails frauduleux.
- Adoptez une charte informatique claire, connue de tous.
4. Anticiper l’incident avec un PRA
Parce qu’aucune protection n’est infaillible, il est crucial de préparer un plan de reprise d’activité. En cas d’attaque, votre réactivité fera la différence entre une reprise rapide… et une paralysie totale.
Et si le mal est déjà fait ?
Ne paniquez pas. Voici quelques bons réflexes :
- Déconnectez immédiatement les machines infectées.
- Ne payez jamais la rançon sans en discuter avec un expert. Rien ne garantit la restitution des données.
- Contactez une société spécialisée en cybersécurité ou les autorités compétentes (ANSSI en France).
- Analysez l’attaque, faites un audit de cybersécurité, comblez les failles, et communiquez en interne.
Qui sont les cibles privilégiées des ransomwares ?
Mais avant de conclure, un détour s’impose : qui sont les victimes typiques de ces attaques ? Les secteurs visés ne sont pas choisis au hasard.
Le secteur de la santé : la vie privée en otage
Hôpitaux, cliniques, laboratoires… autant de structures qui manipulent chaque jour des données médicales ultra-confidentielles. Résultats d’analyses, diagnostics, antécédents, identités… Ce sont des mines d’or pour les cybercriminels. D’autant que ces établissements, souvent sous pression budgétaire, accusent un retard chronique en matière de cybersécurité. Un cocktail parfait pour les pirates.
Et quand une attaque paralyse un hôpital, ce ne sont pas que des fichiers qui sont bloqués. Ce sont parfois des soins qui sont retardés, des patients mis en danger, des opérations annulées.
La finance : des coffres-forts numériques très convoités
Banques, compagnies d’assurance, cabinets comptables… tous conservent des volumes considérables de données sensibles. Un simple fichier client peut contenir des identités, des coordonnées bancaires, des montants d’investissement. En bref, tout ce qu’il faut pour extorquer ou revendre au marché noir.
Et même si ces structures disposent souvent de moyens importants, leur surface d’attaque reste vaste.
L’éducation : un eldorado sous-estimé
Universités, lycées, écoles primaires : on pense rarement à eux quand on parle de cyberattaque. Et pourtant. Ces structures détiennent des données personnelles sur des milliers d’élèves, enseignants, administratifs.
Le problème ? Des réseaux hétérogènes, des parcs informatiques vieillissants, des utilisateurs peu formés. Résultat : les établissements scolaires deviennent des cibles faciles.
Les administrations publiques : un trésor d’informations sensibles
Des mairies aux préfectures, les administrations gèrent une masse gigantesque d’informations. Là encore, les moyens humains et techniques font souvent défaut. Une attaque peut non seulement bloquer des services essentiels, mais aussi avoir un retentissement politique, médiatique, et social.
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Dernier mot : mieux vaut prévenir que guérir
Un ransomware peut coûter des dizaines de milliers d’euros à une PME (voire beaucoup plus), entre perte d’activité, atteinte à l’image et frais de remise en état. Mais surtout, il révèle les failles d’une organisation. Plutôt que de colmater dans l’urgence, il vaut mieux se préparer méthodiquement, avec une stratégie de sécurité globale, des sauvegardes robustes et des utilisateurs formés.
Et vous, votre entreprise est-elle prête à faire face ?